Bête de course donne la parole à d’autres duos mordus de canicross, qu’ils soient simples amateurs ou compétiteurs, anonymes ou plus connus. Cette semaine, zoom sur le duo Océane et Snoopy.

Vous connaissez peut-être déjà Océane. Elle est l’auteur de la page Facebook « Snoopy, le chien de course » qui rassemble plus de 10 000 fans. Elle y poste des vidéos et des tutos amusants en lien avec le canicross. Cette grande mordue fait partie du club Sport Canin Olonnais et de son comité en tant que représentante des jeunes et webmaster.

Snoopy chien de course
Snoopy est un croisé Berger Allemand – Husky de 8 ans.

Peux-tu nous faire une brève présentation de votre duo ?

Je m’appelle Océane et j’ai 18 ans. J’ai la chance de vivre sur la très jolie côte Vendéenne, du côté des Sables d’Olonne, entre forêts, marais et plages. Depuis toute petite je suis très proche des animaux. J’habite à la ferme avec mes chevaux. J’ai une petite chienne « de canapé », Twiny, un Bichon croisé Fox terrier de 12 ans.

Je partage aussi et surtout ma vie avec un gros poilu, Snoopy, un Berger Allemand croisé Husky de 8 ans. « Snoop » est un chien assez immature, toujours avec un gros ballon dans sa gueule. Il n’aime pas trop l’eau, alors je suis parfois obligée de le porter pour franchir les gués lors des compétitions ! C’est un grand chanteur qui répond lorsqu’on lui parle. Il est aussi très protecteur et fait preuve d’hyper-attachement. Ce n’est donc pas toujours évident pour lui de me laisser, mais les retrouvailles ne sont que plus festives !

Décris-nous votre première rencontre… 

C’était initialement le chien de mon frère. La première fois que je l’ai vu arriver avec ce petit chiot gris-roux qui ressemblait à un renardeau, je m’y suis tout de suite attachée. J’enviais mon frère d’avoir un chiot aussi craquant. Mais comme il manquait de temps pour s’en occuper, il me l’a confié. J’ai donc récupéré Snoopy lorsqu’il était encore tout jeune. Avec le temps, le petit renardeau s’est transformé en loup. Je ne pensais pas que cette rencontre allait autant changer ma vie.

Snoopy et Océane il y a 8 ans.
Océane avait 10 ans quand elle a rencontré Snoopy pour la première fois.

Quand, pourquoi et comment avez-vous débuté le canicross ?

Ma mère a voulu emmener Snoopy à des cours d’éducation en club canin. Elle y a découvert le canicross et a pensé que ça pouvait m’intéresser. Ce n’était pas mon avis, car s’il y a bien une activité dont je me suis toujours passée volontiers, c’est la course à pied ! De nature forte, j’ai toujours été sportive car je voulais prouver aux autres et à moi-même que c’était possible d’être sportif avec des kilos en trop. J’ai goûté à de multiples activités comme l’équitation, le tennis ou encore la gymnastique, mais le running, non merci. Il y a 5 ans, j’ai eu un grave accident d’équitation, mon pronostic vital était engagé. Snoopy m’a énormément aidée dans cette période difficile, il était toujours à mes côtés. Alors pour le remercier, j’ai accepté le défi de tester le canicross. Dès le premier essai, il y a eu comme un déclic. Je ne m’attendais pas à ces sensations. La suite a été très rapide, les entraînements et les compétitions se sont enchaînés.

Qu’est-ce que vous apporte ce sport ?

Le dépassement de soi, la confiance, le respect… Autant de valeurs que le canicross véhicule. Avoir une grande complicité avec son chien, être en « connexion » avec lui face à la difficulté est quelque chose de beau et de fort. Le canicross est pour moi un moyen de me vider l’esprit. Je n’ai jamais aimé courir mais grâce à mon chien et au canicross, j’ai remarqué que j’aimais de plus en plus me confronter à la difficulté : les terrains escarpés, boueux, vaseux, partir à l’aventure, c’est le grand frisson assuré ! Maintenant, je peux le dire, je me mets à aimer le running (même en solo). Pour découvrir davantage de sensations, je me mets aussi au caniVTT.

Grâce au canicross, je fais aussi de très belles rencontres avec les autres clubs. Ces personnes ne sont pas de simples connaissances mais deviennent de vrais amis. Ma rencontre avec Antony le Moigne, ce grand monsieur de la discipline, m’a permis d’avoir un autre regard sur moi-même pendant l’effort. Mon club canin, le Sport Canin Olonnais, m’a apporté (et continue de m’apporter) énormément de choses. C’est pour moi comme une deuxième famille.

En compétition, il a des épreuves où je pleure, où je me demande pourquoi je fais cela et où je vois que mon chien est aussi fatigué que moi. Mais nous n’abandonnons pas, nous nous donnons du courage mutuellement. Ce qui est impressionnant ce sont les départs. Il y a une dose d’adrénaline si forte dans ces quelques micro-secondes ! Mais la meilleure des récompenses, c’est de franchir la ligne d’arrivée ensemble, « main dans la patte », coûte que coûte, peu importe le chrono. Ce qu’il y a de plus beau, c’est l’effort commun.

Snoopy chien de course réconfort.
Après l’effort, le réconfort !

Les défauts et les qualités de ton chien en canicross ?

Snoopy est un trotteur. C’est à dire qu’il est bon sur de la distance par son endurance, mais pas en vitesse. Mais au moment du départ, il donne toute son énergie. C’est impressionnant mais il se fatigue rapidement par la suite. Cependant je ne cherche pas spécialement à le changer, car il est ainsi, et je le remercie déjà de faire ce qu’il fait. Si je pouvais améliorer quelque chose, ce ne serait pas mon chien, mais ma propre foulée.

Que ce soit en entraînement ou en compétition, je m’adapte au rythme de Snoopy. Si je le sens fatigué, je ne cherche pas à le forcer. Je fonctionne par le respect. Nous ne cherchons absolument pas à monter dans les classements, nous ne cherchons pas la gagne. Si nous finissions derniers, ce n’est pas grave, tant que nous sommes allés au bout. Nous cherchons simplement à nous faire plaisir mutuellement.

Quand je fais des stages, ce n’est pas pour gratter du temps en classement, c’est surtout pour améliorer le confort de mon chien grâce à des petites astuces pour réduire les à coups ou pour comprendre l’aérodynamisme. Je n’use pas de mes capacités physiques. C’est ma tête qui fait tout le travail et notre meilleure récompense n’est pas d’arriver premiers, c’est de franchir ensemble les obstacles, c’est de franchir ensemble la ligne d’arrivée. C’est cela notre réussite. Le reste, on s’en fiche. Chiens ou hommes, chacun a ses propres capacités. Je suis et serai toujours fière de ce que mon loup me donnera, car je sais qu’il le fait pour nous.

Océane porte Snoopy canicross.
Partir ensemble et arriver ensemble, c’est ça l’esprit canicross !

A quelle fréquence courez-vous et sur quelle durée/distance ?

Je m’entraîne avec l’équipe de cross tous les dimanches matins, en faisant un circuit de 4 à 8km en moyenne. On varie les séances pour travailler le fond, le cardio… Il en faut pour tous les goûts ! Je m’entraîne aussi seule dans la semaine quand je le peux, en libre.

Vous participez souvent à des compétitions ?

Je me déplace en compétition principalement sur la côte Ouest, de la Bretagne jusqu’au Poitou (mais bientôt je tenterai des sentiers plus éloignés !). C’est à chaque fois une nouvelle aventure, de nouvelles sensations et un grand plaisir de retrouver les canipotos des autres clubs.

J’ai fait plusieurs podiums, généralement 2e Junior Fille. Nous sommes peu de jeunes à faire cette discipline, mais heureusement elle commence à se répandre.

Snoopy canicross boue.
Avec le canicross, Océane a découvert des sensations inédites !

Quel est ton meilleur souvenir ou ta plus belle expérience en canicross ?

Chaque aventure est un moment partagé et par conséquent un beau souvenir. Mais j’ai quand même une petite anecdote…

Un jour nous étions en entraînement dans une forêt que je ne connaissais pas. Le parcours était fléché, mais je me suis perdue. Totalement perdue.  Je n’avais évidemment pas mon téléphone. Les membres de l’équipe nous cherchaient partout en criant nos noms, en vain. Ils étaient à la limite d’appeler la police ou les secours. Le temps passait, je tournais en rond et commençais vraiment à avoir peur. Résignée, j’ai décidé de me laisser guider par Snoopy en lui accordant toute ma confiance. Il m’a sortie de la forêt pour me ramener à la civilisation, dans un petit village. J’ai pu utiliser le téléphone d’un riverain pour que l’on puisse enfin venir me récupérer. On m’a dit ce jour-là que nous avions beaucoup, beaucoup marché. C’est grâce à Snoopy que je suis sortie d’affaire.

Quel matériel utilises-tu ?

J’ai commencé avec un harnais Gens de la montagne, très bien pour débuter. Au bout d’un an, je l’ai remplacé par le modèle Faster de Zero DC, très bien adapté à la morphologie de Snoopy. En baudrier, j’ai conservé le Gens de la montagne, qui est confortable et réglable. Concernant les chaussures, j’ai toujours eu des Brooks. Je viens de troquer mes Adrenaline ASR contre une paire de Cascadia 11. J’utilise aussi des chaussettes de la marque BV Sport. Pour les bas de contention j’alterne entre BV Sport et Compressport.

Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui souhaiterait se lancer ?

Il y a avant tout le respect : de soi, de l’animal, des autres, c’est quelque chose de primordial. Ensuite, ne pas trop réfléchir, avoir un grain de folie et le goût de l’aventure, mais surtout se faire confiance et… prendre du plaisir !

Merci Océane !

Vous pouvez suivre Océane sur Facebook ou Instagram.

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Auteur

Journaliste au caractère bien trempé, maman hyperactive, accro à ses baskets et à son chien. Blogueuse course à pied et canicross

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