Je me suis inscrite à cette course, un peu poussée par Chéri, 15 jours avant. Tu le sais, j’étais fâchée avec les 10km et depuis mon premier marathon couru en octobre, je boudais un peu la compétition. Un mélange de flemme, de stress et d’appréhension. Bref, je n’y allais pas de gaieté de coeur à cette Flesselloise. D’ailleurs, je ne m’étais fixée aucun objectif, si ce n’est celui de finir à peu près décemment pour me réconcilier avec la distance après mon dernier abandon en juillet.

Quelques jours avant

Les préparations très rigides, ce n’est pas du tout mon truc, sauf pour marathon (et encore !). Pour mon grand retour sur 10km, je décide donc de la jouer au feeling, comme d’habitude. De toute façon, je n’ai que 15 jours devant moi et en si peu de temps, je ne vais pas faire de miracles. Je continue donc mon entraînement à la cool avec Lupo, mon fidèle acolyte et le meilleur des coaches. Car pour rappel, le canicross ne se résume pas à se faire tirer par son chien, c’est un vrai sport ! Pour la forme, je case quand même deux ou trois séances de fractionnés dans ma petite routine habituelle. C’est surtout histoire de me rassurer.

Mon certificat médical n’est plus valable, je prends rendez-vous chez le médecin. Fréquence cardiaque au repos : 47, tension : 11.7. Tout va bien, je repars avec le précieux sésame qui va me permettre de participer à des compétitions pendant un an.

La veille

Chéri est allé faire un petit footing avec Lupo histoire de mettre les jambes en route pour demain. De mon côté, j’opte pour le combo repas gargantuesque + sieste. Je ne sais pas qui de nous deux a raison mais moi je ne cours jamais la veille d’une course. Peur de me blesser, de me fatiguer… Bref, je préfère en garder sous le pied pour le jour J. J’ai tellement mangé à midi que je n’ai pas faim à l’heure du dîner. Je troque donc mon traditionnel plat de pâtes contre une salade et des oeufs à la coque (intéressant non ?). Je prépare ensuite minutieusement mes affaires pour éviter de m’arracher les cheveux à trouver des épingles à nourrice au réveil. Je me couche tôt mais impossible de fermer l’oeil. À chaque course c’est le même refrain, ce stress qui me ronge…

Préparation La Flesselloise
Il serait peut-être temps de laver mes chaussures…

L’avantage avec cette insomnie, c’est que j’ai le temps d’échafauder mon plan pour demain. Je laisse tomber l’idée de partir comme une balle pour grapiller des secondes sur mon chrono, c’est à cause de ça que j’ai foiré mon dernier 10km. Pour le grand diesel que je suis, la meilleure stratégie reste le classico : partir tout doux, naviguer tranquille et bombarder sur le finish. Le negative split (deuxième partie de course plus rapide que la première), c’est ma spécialité. Je n’ai pas de chrono en tête mais au fond de moi une petite voix me dit :  « Ca serait quand même cool de battre ton RP non ? ».

Le jour J

Le réveil sonne à 7h. La course à pied c’est vraiment un sport de maso. À cette heure le dimanche, même mon chien, pourtant toujours au taquet, dort encore. Je me traîne péniblement hors du lit et avale, non sans mal, mon petit-déjeuner. Après une bonne douche, musique à fond, je me sens un poil mieux. Je me masse les jambes à l’huile d’arnica et enfile ma tenue (après avoir longtemps hésité, non par coquetterie, mais à cause du temps). Le stress s’est transformé en excitation. J’ai hâte d’y être. Ça tombe bien, il est l’heure d’y aller.

La Flesselloise 400 coureurs
La Flesselloise réunissait environ 400 coureurs.
© Jean-Luc Rohaut

Les 5 premiers kilomètres

Je suis assez mal placée sur la ligne. Quand le départ est donné, c’est la cohue, je dois pas mal slalomer entre les coureurs pour me frayer un chemin. Après 500 mètres à alterner footing et mini-sprints, ce qui me casse pas mal au niveau du souffle, je peux enfin me caler à mon rythme. Je décide de la jouer très prudemment et parcours les deux premiers kilomètres à 4min50 du kilomètre. Une allure bien loin de mes records et du rythme que m’impose Lupo à l’entraînement mais je me connais, il faut passer par là pour mieux rebondir en deuxième partie de course. Je vois un grand nombre de coureurs me doubler, c’est difficile mais je résiste à l’envie de les suivre. Je sais que je rattraperai une bonne partie d’entre eux un peu plus tard.

Lo 10km de la Flesselloise.
Le parcours de la Flesselloise est agréable :
un parfait mélange de route et de chemins de campagne.
© Jean-Pierre Battez

Très vite, le parcours nous emmène sur des chemins de campagne, au beau milieu des champs. Le vent souffle fort, je m’accroche pour ne pas ralentir. Il y a aussi pas mal de faux-plats. Je m’économise dans les montées et allonge ma foulée dans les descentes. De cette façon, ça passe crème. Après 10 minutes de course, j’accélère légèrement. Je passe les KM 3 et 4 en 4min43 et 4min40. Arrivée à la moitié du parcours, j’ai le droit à l’invité surprise. Tu sais, le vilain point de côté qui fait bien mal ? Celui qui m’a obligée à abandonner sur ma dernière course… Je serre les poings et tente de penser à autre chose. Ca fonctionne puisqu’il disparaît quand j’arrive au ravito, 500 mètres plus loin.

Les 5 derniers kilomètres

Je ne bois jamais en course, sauf sur semi et marathon. Je ne sais pas ce qui me prend, j’accepte à la volée le gobelet d’eau que me tend un sympathique bénévole. Erreur fatale. J’avale de travers, tousse comme un chacal et manque de m’étouffer à plusieurs reprises. À peine remise de cet épisode, j’aperçois sur le bas côté la charogne d’un renard (ou peut-être est-ce un lièvre ?) en décomposition. Pour la Brigitte Bardot qui sommeille en moi,cette vision d’horreur est un nouveau coup dur. Cette fois, c’est mon estomac qui est mis à rude épreuve. Mais il reste 4km à parcourir, ce n’est pas le moment de faiblir.

J’avale les 6eme et 7eme kilomètres en 4min33. Comme souvent, c’est à ce moment de la course que je me sens le mieux. Les jambes avancent toutes seules, le souffle est régulier, fluide, les poils se hérissent d’endorphines. Je remonte doucement le peloton, gagne une bonne vingtaine de places et nage en plein bonheur quand un participant (tu te souviens du coureur macho ? Il a récidivé) me lance : « Alors Mademoiselle, on se permet de doubler les hommes ? ». J’ai deux options : l’envoyer bouler ou faire semblant de rire (jaune) à ce qu’il croit sans doute être une bonne blague. Je suis là pour me faire plaisir alors j’opte pour la seconde et accélère de plus belle en me disant : « Eh ouai mon gars. Et je vais même te mettre quelques dizaines de secondes dans la tête, tu l’auras bien cherché ». Sans le vouloir, il m’a donné une énergie incroyable pour finir cette course en beauté. Malgré le vent, j’arrive à maintenir mon rythme de 4min30 jusqu’au 9eme kilomètre. Un coup d’oeil à ma montre m’indique que je peux tenter le RP. Je décide donc de tout donner et boucle le 10eme kilomètre en 4min09.

Lo 10km de la Flesselloise.
Au 8eme kilomètre, place aux choses sérieuses.
© Sophie Branche

L’arrivée

A 200 mètres de l’arrivée, je vois, avec une pointe de déception, le chrono passer de 45min59 à 46min. Je franchis la ligne d’arrivée 10 secondes plus tard, au bout du rouleau après un sprint final de-la-mort-qui-tue. J’explose mon record de 40 secondes pour terminer en 46min10, aux anges. Opération réussie : 23min49 pour les 5 premiers kilomètres, 22min21 pour les 5 derniers. Un diesel, je vous disais… Plus tard dans la journée, j’apprends que je me classe 3eme SEF (sur 35) et 9eme F (sur 101). C’est ma première course de la saison, je suis gonflée à bloc pour la suite. Prochain objectif : passer sous les 46 minutes.

L’organisation

La Flesselloise, c’était une première pour moi. Et certainement pas la dernière ! C’est une chouette course où règnent la bonne humeur et l’esprit de camaraderie. L’organisation est très bien ficelée : retrait des dossard facile et rapide, ravitos très corrects, balisage bien visible, bénévoles souriants et parcours plutôt agréable. Chaque coureur a en prime pu repartir avec son gâteau battu picard (l’un de mes pêchés mignons !) et rien que pour ça, ça valait bien le déplacement ! Un grand bravo, donc, à toute l’équipe organisatrice et un immense merci aux nombreux photographes présents malgré la fraîcheur et les quelques gouttes de pluie.

La Flesselloise m’a aussi permis de rencontrer certains d’entre vous, ce qui a rendu cette matinée encore plus sympa. Que tu sois runner ou canicrosseur, n’hésite pas à rejoindre la team Bête de course sur Strava. Souviens-toi, plus on est de fous plus on run !

Et toi, quel est ton prochain objectif ?

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Auteur

Journaliste au caractère bien trempé, maman hyperactive, accro à ses baskets et à son chien. Blogueuse course à pied et canicross

11 Commentaires

  1. Bravo belle gestion de la course,mon prochain objectif au mois de mai un semi marathon pour battre mon record de mon premier à 02H12.Puis après en route vers mon premier marathon.
    Merci grace à toi je trouve le énergie pour aller toujours loin.
    Le défi pour moi est de être toujours en accord avec mon corps et esprit. Surtout ne pas se blesser.

    • Lo Répondre

      Bonjour Giovanni et merci pour ton message 🙂

      Je te souhaite de réussir tes objectifs mais surtout de prendre beaucoup de plaisir. Le premier marathon est quelque chose d’inoubliable alors profite de chaque instant.

      A presto 🙂

  2. Bonjour,
    Belle course, je me reconnais dans 2 élément s de ta course. Je suis également un diesel et il m est arrivée de m étouffer en buvant
    Belle performance en tout cas bravo

    • Lo Répondre

      Bonjour David et merci 🙂

      Ahahah, pas facile de boire en courant, après bientôt 3 ans de pratique, je ne sais toujours pas le faire !

  3. Super ce compte-rendu ! Je me reconnais dans ta gestion de course, je préfère y aller tranquille au début et lâcher les chevaux après.
    En tout cas bravo c’est un super temps 🙂

    • Lo Répondre

      Bonjour Justine et merci pour ton message 🙂

      C’est pas toujours évident à gérer car on se fait pas mal doubler au début, il faut résister mais après c’est que du bonheur !

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