Courir, c’est prendre du plaisir. Beaucoup de plaisir. Mais c’est aussi se prendre la tête parfois. Je t’avais déjà fait part de mes légères tendances psychorigides sur les réseaux sociaux. Ce n’était que la partie immergée de l’iceberg. Je ne suis pas aussi toquée que Nadal mais j’ai moi aussi quelques rituels et manies qui ponctuent ma vie de coureuse.

Le toc kilométrique

Un goût d’inachevé. Voilà ce que je ressens quand ma montre indique 9,89km ou 11,76km à la fin d’une sortie running. Dans ce cas, je n’hésite pas à faire des allers / retours devant chez moi ou à refaire petit un tour de pâté de maison pour arriver au Saint Graal, le chiffre tout rond, tout beau, quitte à passer pour une abrutie aux yeux des passants. Je préfère perdre ma dignité devant le facteur et son air interloqué que de me torturer l’esprit en restant sur une distance absurde qui ne veut absolument rien dire. T’as déjà vu une compet sur route de 9,89km toi ? Avantage de ce toc : il te pousse à aller toujours plus loin, même quand tu n’en peux plus.

Le toc cleptomane

Avant, je volais des briquets en soirée. Depuis que je cours et que je ne fume plus, j’ai fait un transfert sur les épingles à nourrice. À chaque fois que j’arrive à en glisser une discrétos dans ma poche, je jubile en pensant à mon prochain dossard. Le must, c’est quand j’achète un vêtement neuf et qu’il y en a une en « cadeau » sur l’étiquette pour compléter ma collection. Je suis en quelque sorte devenue épinglophile.

Le toc mathématique

En compétition, je passe un tiers de mon temps à kiffer, un autre tiers à souffrir et un dernier tiers à faire des calculs savants pour tenter d’estimer à la seconde près mon chrono final. « Deux kilomètres à 4min30 ça fait 10 minutes moins 1 minute… Mais si je suis à 4min37… Ca fait combien ? » Autant dire que pour une littéraire comme moi qui n’a jamais dépassé 7 de moyenne en maths jusqu’à la terminale, la tâche se révèle assez ardue. Mais au moins ça m’occupe l’esprit.

Le toc naturel

Comme le commun des runners je me soulage toujours la vessie avant d’aller courir. Une fois sûr. Mais le plus souvent deux fois. On sait jamais. Trois fois parfois. On n’est jamais trop prudents. Quand c’est jour de compétition, il m’arrive aussi d’y aller une quatrième fois, même si c’est pour trois gouttes.

Lo à la Flesselloise.
Les Pegasus tachées de boue, ça aussi c’est très difficile à vivre… !  © Jean-Pierre Battez

Le toc météorologique

Evelyne Dheliat devient mon animatrice préférée et l’appli météo de mon téléphone ma meilleure amie à l’approche d’une compétition. Je ne peux pas m’empêcher de l’actualiser de manière compulsive plusieurs fois par jour pour vérifier le temps qu’il fera le jour J. Mon prochain marathon est dans un peu plus de trois semaines. Comme pour le premier, j’ai déjà tapé plusieurs fois « Météo Lille » dans Google à la recherche d’infos ou d’indices que je n’ai (hélas !) pas encore trouvés… Et si une tempête de dernière minute s’invitait à la fête ?

Le toc compétitif

Je cours pour le plaisir. Certes. Mais depuis que j’ai goûté à la compétition, j’ai découvert que sommeillait en moi un vrai guerrier massaï. Une place, c’est une place. Avec mon niveau actuel, mes chances de me hisser dans le trio de tête du classement féminin sont encore maigres, voire quasi nulles. Mais je ne désespère pas de ramener une coupette à la maison pour décorer la cheminée. Non je plaisante, elle finira sans doute dans un carton au fond du grenier. Mais ce jour-là, je pourrai mourir en paix. Alors pour me permettre de rêver et de faire des plans sur la comète, je ne peux pas m’empêcher d’éplucher la liste de mes futures concurrentes avant une course et parfois même d’aller vérifier leurs chronos (ça marche pour les courses de campagne, pas pour le marathon de Paris évidemment) afin d’estimer mes chances de monter sur le podium et d’avoir mon quart d’heure de célébrité. Même si elles sont proches de zéro, comme c’est le cas la plupart du temps, ça ne m’empêche pas de sortir les crocs (et ma plus belle foulée surtout) pour accrocher le top 3 dans ma catégorie. Ca au moins, c’est à ma portée.

Le toc technologique

Montrée chargée ? Mise à jour ? Programmée ? Téléphone OK ? Bluetooth activé ? Casque audio opérationnel ? Avant chaque compet en course à pied, c’est le même rituel, vérification de tous mes petits gadgets technologiques auxquels je suis totalement accro. Une opération tellement minutieuse qu’on se croirait presque dans le cockpit d’un avion qui se prépare à décoller.

Le toc vestimentaire

Je préfère sortir les poubelles en chaussons – voire même en chaussettes, sous la pluie – que d’enfiler mes Pegasus pour faire 50 mètres… en marchant ! Les chaussures du running, ça se respecte, ça se bichonne et ça se soigne. Quand je les enfile pour aller courir (leur unique fonction), je vérifie plusieurs fois le degrés de serrage de mes lacets jusqu’à obtenir le laçage parfait. Il n’y a rien de pire que la sensation d’avoir un pied plus lâche que l’autre. Répéter l’opération autant de fois que nécessaire pour parvenir à un équilibre parfait !

Et toi, quels sont tes tocs de coureur / se ? Allez, n’aie pas honte 😉

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Auteur

Journaliste au caractère bien trempé, maman hyperactive, accro à ses baskets et à son chien. Blogueuse course à pied et canicross

4 Commentaires

  1. Mon pire toc : je cours toujours avec mes clés de voiture dans la main… même en compétition !! C’est psychologique surement mais j »ai peur d’avoir des pointes de côtés sans ça ! Et à chaque fois j’ai le droit à la même phrase avant une course : « passes moi tes clefs si tu veux je te les gardent » / « non, non c’est bon merci  » ^^ #jesuisgrave #maisjassume hihi

    • Lo Répondre

      Ahahahahahahah énorme ce toc ! Un caillou ça marche aussi pour les points de côté 😉 Et c’est moins encombrant que des clés de voiture 😀

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