Courir un 10km à trois semaines d’un marathon, ce n’est pas très conventionnel. Mais tu le sais, les cadres très rigides et les entraînements trop stricts en course à pied, ce n’est pas trop mon truc.
Courir, c’est prendre du plaisir. Beaucoup de plaisir. Mais c’est aussi se prendre la tête parfois. Je t’avais déjà fait part de mes légères tendances psychorigides sur les réseaux sociaux. Ce n’était que la partie immergée de l’iceberg. Je ne suis pas aussi toquée que Nadal mais j’ai moi aussi quelques rituels et manies qui ponctuent ma vie de coureuse.
Peur d’avoir un rythme faussé, de ne pas pouvoir me concentrer sur mes propres sensations et allures, de devoir m’arrêter trop souvent au risque de ne plus être capable de tenir 1h (ou plus) d’affilée… Lorsque j’ai débuté mon plan d’entraînement pour mon premier marathon, j’ai dans un premier temps choisi de ne pas emmener Lupo avec moi. Je suis une runneuse avant d’être une canicrosseuse, pas question de mettre mes objectifs personnels de côté ou de prendre le risque de foirer une course.
Je suis une éternelle indécise. Pizza ou burger ? Rouges ou noires les chaussures ? Beige ou marron le sac ? Pour ma deuxième course de l’année, même dilemme : 5 ou 10km ?
Le 8 mai 2017, je prenais le départ de la Route du Louvre qui relie Lille à Loos-en-Goelle. Une course que j’appréhendais beaucoup moins que mon premier marathon puisque j’avais déjà une expérience (plus que positive) sur la distance. Et aussi parce que mes cousins Chtis sont sympas…
« Si tu veux courir, cours un kilomètre. Si tu veux changer ta vie, cours un marathon. » Sans aller jusque là, cette citation d’Emil Zàtopek que j’aime beaucoup me rappelle combien la course à pied a changé mon quotidien.
Je me suis inscrite à cette course, un peu poussée par Chéri, 15 jours avant. Tu le sais, j’étais fâchée avec les 10km et depuis mon premier marathon couru en octobre, je boudais un peu la compétition. Un mélange de flemme, de stress et d’appréhension. Bref, je n’y allais pas de gaieté de coeur à cette Flesselloise.
Quand j’ai enfilé mes baskets pour la toute première fois il y a bientôt trois ans, j’étais loin de me douter que la course à pied allait me rendre aussi addict et que j’allais parcourir autant de kilomètres (plus de 4 000 à ce jour !).
Une sortie running est toujours un moment de plaisir. Tu es pénard, dans ta bulle, en plein bonheur. Mais parfois, il y a ce petit détail ou cette rencontre qui vient tout gâcher…
S’il n’y avait pas la raclette pour accompagner cette saison, je crois que je n’y survivrais pas. Nez qui coule, yeux qui pleurent, mains et pieds gelés, lèvres gercées, joues rouges… Tous ces symptômes me font détester l’hiver.